duminică, 31 octombrie 2010

Les traitements anti-âge

Des soins rajeunissants aux lasers repulpants, un survol des solutions pour paraître quelques années de moins sans passer sous le bistouri.
Traitements anti-âge: les cosméceutiques
À cheval entre les cosmétiques, qui embellissent la peau en surface, et les médicaments vendus sur ordonnance, ces produits en vente libre ont un effet réel sur les rides et le relâchement cutané. Voici les principaux actifs.
1. Acide glycolique
C’est quoi: un acide alpha-hydroxylé (AHA) dérivé de la canne à sucre qui possède une molécule suffisamment petite pour pénétrer dans la peau.
Efficacité: Diminue l’apparence des rides et des taches pigmentaires et élimine les cellules mortes.
Concentration recommandée: 8 %.
2. Acide l-ascorbique
C’est quoi: un acide organique, aussi connu sous le nom de vitamine C, qui présente des propriétés antioxydantes.
Efficacité: Diminue l’apparence des rides, améliore la fermeté de la peau et lutte contre les radicaux libres.
Concentration recommandée: 5 %.
3. Matrixyl
C’est quoi: une microprotéine de la famille des peptides qui imite le processus naturel de régénération de la peau.
Efficacité: Diminue l’apparence des rides, améliore l’élasticité et la fermeté de la peau et stimule la production de collagène.
Concentration recommandée: 3 %.
4. Rétinaldéhyde
C’est quoi: un dérivé de la vitamine A toléré par les peaux sensibles qui travaille à la relance du renouvellement cellulaire.
Efficacité: Réduit l’apparence des rides et des taches pigmentaires, tonifie la peau et améliore l’éclat du teint.
Concentration recommandée: 0,5 %.
Traitements anti-âge: les produits sur ordonnance
Ils renferment des ingrédients considérés comme trop puissants pour être offerts en vente libre. Après un examen attentif, le médecin pourra déterminer la tolérance de notre peau et nous prescrire la concentration adéquate.
1. Trétinoïne
C’est quoi: un médicament à base de vitamine A acide initialement utilisé pour traiter l’acné et maintenant reconnu par Santé Canada pour ses propriétés anti-âge.
Efficacité: Estompe les rides et les taches pigmentaires, affine le grain de la peau et raffermit l’épiderme. «Des études histologiques, où on a effectué une biopsie de la peau avant et après l’application de la crème, ont montré qu’il y a plus de collagène dans le derme après utilisation sur une période de 6 à 12 mois», confirme le Dr Khanna.
Effets secondaires: faible tolérance des peaux rosacées ou couperosées et risque d’irritation et de desquamation.
2. Tazarotène
C’est quoi: un médicament de la famille des rétinoïdes utilisé pour traiter le photovieillissement (induit par le soleil).
Efficacité: Atténue les rides et les taches pigmentaires, restaure l’éclat du teint et affine le grain de la peau.
Effets secondaires: risque de sensations de brûlure à l’application ainsi que de rougeurs, de desquamation et de démangeaisons.
À noter: on doit utiliser les crèmes à base de trétinoïne et de tazarotène pendant environ 12 mois avant de voir des effets notables sur la peau.
Les anti-âge du futur
Récemment, le domaine médical a vu plusieurs avancées du côté des soins anti-âge disponibles en clinique. «Comme le PRP (plasma riche en plaquettes), un traitement qui consiste à prélever un peu de sang du patient pour en augmenter la concentration en plaquettes avant de le réinjecter dans la peau pour stimuler son auto-guérison, précise le Dr Stephen Mulholland, chirurgien esthétique. Résultat? La peau se régénère et se raffermit, et les rides s’estompent. Il y a aussi un Botox topique qui, selon de récents essais cliniques, semble très prometteur pour traiter les pattes-d’oie des patients phobiques des aiguilles.» Il faudra par contre patienter quelques mois avant que ces formules soient offertes partout au pays.
Médecine esthétique: les injections
La médecine esthétique propose actuellement deux types d’injections: les relaxants musculaires et les remplisseurs.
Relaxants musculaires
Comme le nom l’indique, leur but est de détendre les muscles responsables des rides d’expression afin d’inhiber leurs contractions.
1. Toxine botulique
C’est quoi: une protéine dérivée d’une bactérie purifiée qui a un effet relaxant temporaire sur les muscles. Sur le marché, il y a le Botox et, depuis peu, Dysport.
Comment ça se passe: À l’aide d’une aiguille très fine, le médecin pratique une série d’injections à faible dose directement dans le muscle.
Niveau de douleur: faible.
Efficacité: Diminue visiblement l’apparence des rides du front et de la glabelle (entre les sourcils) ainsi que les pattes-d’oie.
Effets secondaires: risque d’ecchymoses, de rougeurs et d’enflures.
Durée: de 4 à 6 mois.
Remplisseurs
On les utilise pour remplir les contours du visage. Le Dr Mark Samaha, chirurgien plastique facial, explique: «Avec le temps, la peau perd son élasticité et tombe, créant ainsi des bajoues et des rides dans le cou. On note aussi une perte de tissus graisseux qui creuse le visage et vieillit énormément. D’où la popularité des remplisseurs.» À noter que plusieurs seringues sont parfois nécessaires pour traiter une région donnée.
1. Acide hyaluronique
C’est quoi: une molécule présente dans l’organisme qu’on emploie pour remplir les rides et les creux du visage. Il existe divers produits à la texture plus ou moins visqueuse et aux propriétés différentes, comme Restylane, Juvéderm, Esthelis et le petit nouveau, Voluma.
Comment ça se passe: Le gel est injecté dans le derme par micro-points d’injection. Biodégradable, il s’épuise naturellement au bout de quelques mois.
Niveau de douleur: moyen. La solution: une anesthésie topique ou par injection.
Efficacité: Comble immédiatement les rides des coins de la bouche au menton (ce qu’on appelle la marionnette), les plis nasolabiaux (du nez à la bouche), les pattes-d’oie et les creux du visage (joues, cernes, etc.).
Effets secondaires: risque d’ecchymoses, de rougeurs et d’enflure, Durée: de 6 à 12 mois; plus de 12 mois pour Voluma.
2. Acide l-polylactique
C’est quoi: un produit semi-permanent fait d’un polymère biodégradable initialement utilisé pour les sutures. Il donne du volume à de grandes portions du visage. Sculptra est le plus courant.
Comment ça se passe: L’acide est injecté aux endroits en perte de volume et agit au fil des semaines en stimulant la production de nouveau collagène.
Niveau de douleur: moyen. La solution: une anesthésie topique.
Efficacité: Comble les creux du visage (joues, tempes, cernes, etc.).
Effets secondaires: risque d’ecchymoses, de rougeurs et d’enflure.
Durée: 2 ans
3. Hydroxyapatite de calcium
C’est quoi: un constituant minéral fabriqué par l’organisme et utilisé pour donner du volume aux contours du visage. Le plus connu est Radiesse.
Comment ça se passe: Le gel est injecté dans le derme profond aux endroits en perte de volume. Il agit en stimulant la production de nouveau collagène.
Niveau de douleur: moyen. La solution: une anesthésie topique.
Efficacité: Comble les rides de la glabelle et de la marionnette, les plis naso-labiaux et la perte de volume au menton ou aux pommettes.
Effets secondaires: risque d’ecchymoses, de rougeurs et d’enflure.
Durée: de 2 à 3 ans
Médecine esthétique: les thérapies anti-âge
Du laser aux ultrasons, en passant par la radiofréquence, voici les thérapies les plus utilisées en médecine esthétique pour contrer le vieillissement cutané.
1. Laser ablatif fractionné
C’est quoi: un appareil (CO2, Erbium) émettant des microfaisceaux qui pénètrent dans le derme pour permettre son renouvellement.
Comment ça se passe: À l’aide d’un instrument passé sur la peau, le laser pénètre dans le derme pour créer un effet thermique microscopique qui détruit une partie des cellules sans toucher aux tissus environnants. Le but? Déclencher un processus naturel de cicatrisation pour stimuler la production de collagène.
Niveau de douleur: faible.
Efficacité: Raffermit et améliore la texture de la peau (rides, cicatrices, taches pigmentaires).
Effets secondaires: rougeurs et enflure temporaires.
Nombre de séances: 1 ou 2, à intervalles de 8 à 12 semaines (CO2); 3 à 5, à intervalles de 4 à 6 semaines (Erbium).
2. Radiofréquences
C’est quoi: un appareil (Accent, Thermage) émettant des radiofréquences dans les couches profondes du derme pour stimuler la production de collagène et raffermir le visage.
Comment ça se passe: Au contact de l’instrument avec la peau, le collagène se resserre, créant une sensation de chaleur intense apaisée par refroidissement avant, pendant et après chaque émission d’ondes.
Niveau de douleur: faible (Accent) et moyen à élevé (Thermage). La solution: une anesthésie topique.
Efficacité: Remodèle progressivement les contours du visage sur une période de 4 à 6 mois, raffermit la peau et diminue l’apparence des rides.
Effet secondaire: rougeur temporaire.
Nombre de séances: 1 ou 2, à intervalles de 5 à 6 mois (Thermage); 5 à 10, à intervalles de 2 à 4 semaines (Accent).
3. Ultrasons
C’est quoi: un appareil (Ulthera) qui utilise l’énergie des ultrasons pour raffermir la peau uniformément en stimulant la production de collagène.
Comment ça se passe: Un applicateur diffuse des ultrasons dans les différentes couches de la peau afin de provoquer par réaction thermique les mécanismes de rajeunissement de notre peau.
Niveau de douleur: faible.
Efficacité: Raffermit graduellement le visage sur une période de 2 à 3 mois.
Effets secondaires: légère rougeur ou enflure temporaires.
Nombre de séances: 1 à 3, à intervalles de 2 à 6 mois.
Avant d’entreprendre un traitement…
·         On s’assure de la réputation et de la compétence du médecin, qu’il soit dermatologue, chirurgien plasticien ou omnipraticien. «Il ne faut pas hésiter à contacter le Collège des médecins pour vérifier ses antécédents
·         On prend le temps de discuter avec le spécialiste. On doit se sentir écoutée et en confiance.
·         On le bombarde de questions: Depuis quand fait-il ce genre d’interventions? À quelle fréquence? Quel type de produit ou d’appareil utilise-t-il? Qui exécutera le traitement? Quelle formation ou certification possède-t-il?
Dr med Karol Chami


Le trouble de la personnalité multiple

  
Le phénomène aux États-Unis
En 1998, Ian Hacking [5] écrit que le trouble de la personnalité multiple, phénomène psychiatrique qui, depuis plus de trente ans, a occupé le devant de la scène aux États-Unis, a nourri des liens étroits avec le spiritisme et la réincarnation : «  On pensait que certains alters pouvaient être des esprits qui élisaient domicile dans une personnalité multiple, et que les médiums pouvaient être des personnalités multiples qui offraient l’hospitalité aux esprits » [6]. Or, les thérapies de la mémoire retrouvée furent les plus efficaces pourvoyeuses de la multiplicité. Les personnalités multiples, en majeure partie des femmes, prenant leur revanche sur les chasses aux sorcières d’antan, prétendirent retrouver des souvenirs de possession par des êtres diaboliques et par Satan lui-même.  Dans les années 1980 et suivantes, les pères incarnèrent ces démons.
Les cas de Sheri Storm et de Nadean Cool n’étant pas isolés aux États-Unis, une association s’est créée en 1992 à Philadelphie, pour aider les parents et les victimes de ces thérapies de la mémoire retrouvée, la False Memory Syndrome Foundation (FMSF), faisant pendant à l’International Society for the Study of Multiple Personality and Dissociation (ISSMP&D), mouvement de soutien aux personnalités multiples et dissociées, créé en 1990 par des psychiatres. La FMSF, dès sa fondation, fut composée de professionnels et de chercheurs, tels que Fred Frankel, Paul McHugh, Harold Merskey, Martin Orne, Elizabeth Loftus, Richard Ofshe, ou encore Martin Gardner, mathématicien, auteur de nombreux livres, spécialiste des mathématiques récréatives. Il est un des pères fondateurs du scepticisme scientifique aux Etats-Unis, connu entre autres par sa chronique sceptique à l’égard de la parapsychologie dans le Scientific American, ainsi que James Randi, membre fondateur du Committee for Skeptical Inquiry (Comité pour l'investigation sceptique) anciennement Committee for Scientific Investigation of Claims of the Paranormal (Comité pour l'investigation scientifique d'allégations au paranormal).

Le phénomène en France
En France, on ne parle pas de cas réels de personnalités multiples, mais des œuvres de fiction mettent en scène ce trouble, misant sur le sensationnel. C’est le cas du film français, Dédales, de René Manzor, sorti le 10 septembre 2003, avec Lambert Wilson dans le rôle du psychothérapeute, Sylvie Testud, dans celui de Claude, personnalité multiple auteur de vingt sept meurtres, et de Frédéric Diefenthal, psychiatre.
Les premières paroles du film sont prononcées par le thérapeute de Claude : « L’individu n’est en fait que la somme des personnalités multiples qu’il abrite. Ce n’est qu’à nos inhibitions que nous devons cette impression d’unité que nous donnons. Ce que les autres appellent notre caractère n’est en fait que le bouclier qui protège ce que nous sommes vraiment, une enveloppe sociale destinée aux échanges. […] L’histoire de Claude est une histoire vraie. C’est un des cas les plus étranges de la psychiatrie moderne. » Cela pourrait n’être qu’un thriller ordinaire. Mais voilà, c’est un film français de 2003, qui exploite la fascination pour les personnalités multiples. À la fin du film, on a compris que si Claude est la personnalité principale, le thérapeute et le policier en charge de l’affaire sont ses personnalités secondaires ou ses « alters ». Un thriller, mais aussi une véritable histoire de fous.
En juillet 2009, une troupe de théâtre, La Compagnie Les Arrosés, a donné un spectacle intitulé Inego « sans ego ?», à l’Avant-Scène de Cognac, sur le thème de la multiplicité. Elle s’est inspirée de cas historiques, tels que ceux de Sally Beauchamp, patiente de Morton Prince, psychiatre qui, avec William James, introduisit aux États-Unis les idées de Pierre Janet sur la dissociation, et de Billy Milligan, dont Daniel Keyes retraça la vie…, avec comme argument : « Nous sommes quatre, mais en vérité je suis unique ! Qui sommes-nous ? Je suis seul, mais en réalité, nous sommes quatre ! Qui suis-je ? »
De nombreuses biographies américaines de personnalités multiples ont été traduites en français, et se vendent sur des sites comme Amazon.fr, telles que Joan, l’autobiographie d’une personnalité multiple [7] La proie des âmes [8], Les Mille et une vies de Billy Milligan [9], dont les droits ont été achetés par la Warner pour le film The Crowded room.

Les premiers cas
C’est en France, à la fin du 19e siècle, que les premiers cas de dissociation de la personnalité ont été décrits, à l'époque de Janet et de Charcot, au moment où naissaient les sciences de la mémoire, avant de disparaître du devant de la scène. Mais, à cette époque, les personnalités observées étaient seulement doubles. C’est à partir des années 1960, aux États-Unis, qu’elles devinrent multiples, très souvent après leur prise en charge par des psychiatres. Au début, la plupart des patients consultant un thérapeute pour cause de dépression, ou d’anxiété, ne présentaient pas de troubles dissociatifs. Toutefois, écrit Ian Hacking, en 1980, en raison de la médiatisation apportée à ces cas, certaines personnes annonçaient le nombre de leurs personnalités en entrant dans le cabinet du thérapeute, alors que beaucoup de praticiens ne savaient pas encore poser ce diagnostic. Peu à peu, on assista à une explosion du nombre de  cas et, dans les années 1990, un patient pouvait prétendre abriter plusieurs dizaines de personnalités alternantes. Selon les psychiatres qui rapportent ces cas, les personnalités multiples  seraient des « survivants », c’est-à-dire des adultes ayant été victimes d'abus sexuels précoces répétés. L’ISSMP&P, reflet de cette évolution, s’est lui-même développé rapidement : « […] on peut dire que le mouvement a germé dans les années 60, a émergé dans les années 70, est venu à maturité dans les années 80, et s’adapte aux nouvelles conditions d’environnement dans les années 90.» En ce qui concerne la composition de ce mouvement, Hacking, qui en fit partie au début, écrit qu’il est constitué à égalité de patients et de thérapeutes, qui « disent qu’eux-mêmes ont souffert de troubles dissociatifs, et ajoutent qu’ils ont retrouvé au cours de leur première thérapie les souvenirs des abus qu’ils avaient subis dans leur enfance »[10]. La « personnalité multiple » est devenue un diagnostic officiel de l’American Psychiatric Association en 1980, puis le DSM-IV, (Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux, utilisé en Amérique du Nord et également en Europe), l’a désignée en 1994 sous le vocable de « trouble dissociatif de l’identité », sans changer les symptômes, au prix d’une rude querelle entre les tenants de la personnalité multiple et les sceptiques, qui voulaient rompre avec le folklore des descriptions.
Divers auteurs, tels que Spiegel (1997), Spanos (1998), Hacking (1998), Rieber (1999), Borch-Jacobsen (2009)…, se sont demandé si la soudaine et terrible inflation du nombre de cas de  personnalités multiples, à partir de 1970, n’était pas la conséquence de pratiques de plus en plus répandues, les abus sexuels sur les enfants. Mais allant plus loin, ils se sont demandé si ces pratiques d’abus sexuels sur les enfants étaient réellement aussi répandues ou si ce phénomène n’était pas plutôt le fait d’une obsession américaine, tendant à voir, à partir de 1960, des violences sexuelles sur les enfants, là où on voyait avant des violences physiques, comme le  syndrome de l’enfant battu ou secoué.

Et demain ?

C’est pourquoi, il parait légitime de se demander si ce phénomène de personnalité multiple  peut éclore, et se répandre, en France au 21e siècle, opérant en fin de compte un retour sur sa terre d’origine. On croit la France cartésienne à l’abri de ce trouble, mais on la croyait aussi à l’abri du «syndrome des faux souvenirs ». C’était ce que pensait Edward Behr : « Ce phénomène, jusqu’ici surtout américain, est-il envisageable en France ? Même parmi ceux qui croient que tout fait social américain (qu’il s’agisse de mode, de fast food ou d’autres traits de style de vie) finit par traverser l’Atlantique et s’implanter en Europe, parfois avec quelques années de retard, on peut quand même avoir un certain scepticisme. » [11] Scepticisme, pour quelles raisons ? Parce que le contexte historique et l’imaginaire social ne sont pas les mêmes en France et aux États-Unis ? Pourtant, si le phénomène de la mémoire retrouvée en thérapie a débuté chez nous dès les années 1995, et se trouve actuellement en pleine expansion, pourquoi échapperions-nous au trouble de la personnalité multiple, dont la cause prétendue sont les abus sexuels dans l’enfance dont il faudrait « retrouver les souvenirs » en thérapie ? Qu’aux États-Unis les souvenirs retrouvés d’inceste aient dérivé en souvenirs d’enlèvements et de viols par des extra-terrestres, lors de vies antérieures et d’abus rituels sataniques, et de ce fait aient perdu en partie leur crédibilité, n’est pas non plus une garantie absolue qu’ils ne s’implantent pas en France. Ils n’ont pas d’ailleurs disparu aux États-Unis [12]. Au fond, qui nous dit même que ce trouble de la personnalité multiple ou de désordre de l’identité personnelle n’existe pas en France ? Son manque de visibilité dans notre pays serait-il dû simplement au fait qu’il n’est pas encore vraiment médiatisé, ni théâtralisé comme il l’a été aux États-Unis ? Harrison Pope Jr. dit soupçonner que les deux plus grands facteurs, qui ont aidé l’imagination à donner de la consistance aux «souvenirs refoulés» au 20e siècle, sont la psychanalyse et Hollywood. Il écrit : « Le film est un médium parfait pour propager l’idée des souvenirs refoulés. »

Richard Ofshe, dans son livre Making Monsters, constatait en 1994 que les partisans américains de la mémoire retrouvée élargissaient de plus en plus leurs frontières, pour donner toujours plus de crédibilité à leurs affirmations : « Récemment les thérapeutes audacieux de la mémoire retrouvée ont commencé à donner des conférences et à vendre leurs livres et leur littérature à travers l’Europe. » (p.3) Hacking remarque, lui aussi, que ce sont les partisans américains du mouvement de la personnalité multiple, qui ont commencé à le propager en Europe, aux Pays-Bas : « Le seul pays européen où la personnalité multiple prospère sont les Pays-Bas, et encore cette floraison, disent les sceptiques, est largement entretenue par les nombreuses visites qu’effectuent dans ce pays des membres dirigeants du mouvement américain. »[13].
En 1998, Hacking avait écrit, parlant de la personnalité multiple : « Cette maladie qui semblait inexistante il y a vingt-cinq ans, connaît aujourd’hui un développement sans cesse croissant dans toute l’Amérique du Nord, fait partie intégrante des critères diagnostiques officiels pour désigner ce qui vient d’être rebaptisé « trouble dissociatif de l’identité ». La dissociation en fragments de personnalité aurait pour origine, d’après les théories actuelles, les abus subis lors de l’enfance et longtemps oubliés. »[14] Hacking voit dans le trouble de personnalité multiple une maladie psychique éphémère, qui appartient à une époque, et à une société, et disparaîtra avec elles, comme a disparu l’hystérie de Charcot après sa mort.
McHugh[15] partage ce point de vue. Le phénomène de personnalité multiple disparaîtra, si l’on change de regard et de méthode.
De même, Nicholas Spanos, en 1998 : « Actuellement, le TPM semble être un syndrome culturel. L’explosion du nombre de cas depuis 1970 paraît être restée confinée à l’Amérique du Nord. Le diagnostic de TPM est très rarement fait en France moderne, en dépit de sa prééminence au tournant de ce siècle en tant que centre d’étude du TPM. Le TPM est également rarissime en Grande-Bretagne, en Russie et en Inde et un sondage récent au Japon n’est pas parvenu à en trouver ne fût-ce qu’un seul cas. »[16]
Les choses en resteront-elles toujours là ?

Dr med Karol Chami
Articol reedite

Le délire



Une grande confusion ne s'est elle pas établie ? La psychiatrie, la psychologie et la psychanalyse se servent des mêmes mots pour désigner des choses différentes : délire ou hallucination, par exemple, mais aussi les concepts nosographiques sur lesquels il faudrait revenir pour bien évaluer leur l'intérêt en vue de l'indication de la cure analytique et de la possibilité de prévision de son déroulement. Chacun de ces savoirs a une approche radicalement différente des mêmes faits. La description que chacun propose des mêmes phénomènes ne trouve de correspondance qu'assez floue et trompeuse. Les mots n'ont pas partout le même sens, la même valeur. La psychanalyse se meut dans un univers organisé par une conception topique, économique, dynamique et génétique de la vie de l'esprit. Tout autres sont les mondes de la psychologie ou de la psychiatrie.
Pour le psychiatre l'appréciation du délire est fonction de l'adéquation supposée du discours à la réalité, alors que pour le psychologue elle dérive de la supposition de la logique interne du discours. Si la psychanalyse n'abandonne pas entièrement ces critères, dans la mesure où ils dessinent l'ébauche d'une topique, elle élabore surtout une appréciation métapsychologique de ce discours.
Freud a transformé la compréhension du délire et de l'hallucination lorsqu'il est revenu à l'ancienne distinction entre représentation de chose et représentation de mot, en lui donnant une nouvelle portée. Il a avancé la possibilité de leur disjonction, selon des modalités particulières, comme loi fondamentale de la pensée inconsciente, ce que montre notre pratique analytique de tous les jours. Il a indiqué également l'importance du langage d'organe, du refoulement et du retour de refoulé, le délire ou l'hallucination correspondant à des tentatives de guérison, et non pas au processus pathologique lui-même. Il a avancé enfin que la satisfaction hallucinatoire du désir succède au déclenchement du signal de besoin. Rappelons aussi l'importance dans cette démarche, mais aussi dans celle de toute la métapsychologie, de quelques brèves notations, beaucoup trop souvent négligées, portant sur la névrose et sur la psychose  La psychanalyse offre ici un excellent exemple de la radicalité de la différence existante entre sa démarche et celle d'autres disciplines ayant en apparence les mêmes objets.
Une fois parcourus les stades du développement libidinal établis par Freud, étudiés par Abraham et approfondis par Klein, une fois accomplie l'exploration de leurs combinaisons, pour comprendre le délire et l'hallucination, nous voyons Deleuze reprendre l'opposition surface-profondeur et lui accorder une amplitude nouvelle. La surface conduit toujours à la profondeur et la profondeur ramène à la surface. L'image de la bande de MSbius, proposée par Lacan, tisse délicatement ces remarques. Ainsi : « La bouche non pas seulement comme une zone orale superficielle, mais comme l'organe des profondeurs, comme bouche-anus, cloaque introjectant et projetant tous les morceaux ; le cerveau, non pas seulement comme organe corporel, mais comme inducteur d'une autre surface invisible, incorporelle, métaphysique, où tous les événements s'inscrivent et symbolisent. C'est entre cette bouche et ce cerveau que tout se passe, hésite et s'oriente. Seule la victoire du cerveau, si elle se produit, libère la bouche pour parler, la libère des aliments excrémentiels et des voix retirées, et la nourrit une fois de toutes les paroles possibles
Dans les profondeurs du corps se trouvent non seulement toutes sortes d'éléments liquides, mais aussi toutes sortes d'éléments solides, comme les os et les tissus. Le combat engagé entre eux, bataille entre l'océan et les rochers, produit une grande variété de bruits, d'explosions, de hurlements, de chuintements. L'une des toutes premières plaintes de Schreber porte sur « un craquement revenant à intervalles plus ou moins longs Il pensa à une souris dans le mur de sa chambre, il s'agissait du début de l'effondrement de sa capacité de penser de manière réaliste. Le « miracle du hurlement » viendra plus tard. Il est aussi évident qu'il ne suffit pas qu'un bruit se produise à travers la bouche pour qu'il soit reconnu par son dépositaire comme parole, ou même comme sa propre voix.
Peu après Deleuze, Foucault apportait sa compréhension du délire et de l'hallucination. « Quand la désignation disparaît, que les choses s'imbriquent avec les mots, alors c'est la bouche qui se ferme. Quand la communication des phrases par le sens s'interrompt, alors l'Sil se dilate devant l'infini des différences. Enfin, quand le code est aboli, alors l'oreille retentit de bruits répétitifs. Je ne veux pas dire que le code entre par l'oreille, le sens par l'Sil, et que la désignation passe par la bouche (ce qui était peut-être l'opinion de Zénon) ; mais qu'à l'effacement d'une des dimensions du langage correspond un organe qui s'érige, un orifice qui entre en excitation, un élément qui s'érotise. ... Alors les lieux du langage µ bouche, Sil, oreille µ se mettent à fonctionner bruyamment dans leur matérialité première, aux trois sommets de l'appareil qui tourne dans le crâne. » Le privilège du mode de fonctionnement sera accordé « à l'une d'entre elles, selon la dimension du langage que leur souffrance, leur précaution ou leur allégresse ont exclu en première instance  Retenons cette notion de lieux du langage et des qualités qui les animent : douleur, joie, attention.
En ce sens, la compréhension du délire et de l'hallucination dépasse la compréhension de ce qui vient les organiser dans la chaîne transgénérationnelle ; elle exige davantage que la connaissance de leurs structures ou que la connaissance des figures présentes tantôt au niveau de leur contenu manifeste, tantôt au niveau de leur pensée latente. La compréhension du mode de travail individuel du délire ou de l'hallucination montre que les organes et les produits du corps, une fois désarticulés, cherchent à créer des nouveaux liens, de manière que tel sentiment ou telle pensée corresponde à l'un d'entre eux, à tel membre de la famille ou de l'entourage, à tel ancêtre, à tel signifiant. Tel élément de l'univers peut aussi venir s'inscrire immédiatement sur le corps ; celui-ci, pour sa part, cherchera partout où se situer et se représenter. Ainsi, les spermatozoïdes, pour Schreber, n'étaient pas contenus dans telle partie de son corps, mais s'éparpillaient dans des lointaines constellations, son estomac ne trouvait pas sa place dans son ventre, mais collait à la voûte céleste, l'écoute de la musique ne correspondait pas à l'enchantement devant la créativité humaine, mais devenait enjeu conflictuel pour imposer le silence aux voix qui lui parlaient dans le crâne et sous les cieux, « pensée musicale de ne penser à rien ».
Nous avons un ensemble de propositions : le délire est effort de pensée pour représenter la transformation du moi ; l'hallucination correspond à l'arrêt de la pensée et à la décharge pulsionnelle sur le mode de la perception de ce qui aurait pu se présenter comme pensée « en images » ou comme souvenirs ; l'hallucination d'organe est déjà début de transformation du moi. Ces conceptions peuvent être étendues aux communautés humaines. Il ne s'agit pas seulement de connaître ce qu'elles étaient au départ et ce qu'elles sont devenues par la suite, mais surtout de dévoiler leurs modes de travail, aussi bien seuls que dans leurs interférences réciproques. Nous pouvons ainsi comprendre la religion comme effort délirant, à partir de la dissémination d'une hallucination, pour maintenir ensemble une communauté à laquelle s'est imposé l'éparpillement. Nous pouvons comprendre les idéologies comme tentatives délirantes d'expliquer et de maîtriser des transformations politiques, sociales et économiques, largement hors de leur portée. Nous pouvons imaginer la politique comme effort des hommes pour vivre ensemble et se protéger de leur commune folie, effort qu'ils réalisent le plus souvent à leur insu. Nous pouvons imaginer l'ensemble des productions culturelles comme conséquence de la diversification et de l'enrichissement des modes de perception et des sensations . D'autres précisions importent.
La satisfaction hallucinatoire du désir entoure la demande et constitue le tout premier moment de séparation entre besoin et désir. Freud écrit sur la satisfaction hallucinatoire du désir de se nourrir. Imaginons une satisfaction hallucinatoire du désir d'entendre et du désir de voir, par exemple, étayée sur le besoin d'entendre et de voir, qui précède les premières tentatives de demande d'entendre et de voir, et leur succède aussi, avant l'apparition du désir. Imaginons encore des satisfactions hallucinatoires du désir de sentir, de goûter, de toucher, de se mouvoir, de connaître le corps propre. Imaginons les désirs qui peuvent accompagner l'infinitude des sensations et des perceptions, dans l'articulation des organes entre eux.
Dans leur mode de travail, nous pouvons les imaginer ensemble, les uns par rapport aux autres également. Schreber en témoigne lorsqu'il décrit la correspondance entre tel son et tel goût dans la bouche, telle sensation dans telle partie du corps, telle image, telle odeur. Le délire est effort de pensée sur l'hallucination. L'hallucination est transformation des modes de perception et de sensation qui auraient abouti à des pensées.

Dr med Karol Chami

La Schizophrénie



Description
La schizophrénie est un trouble médical grave et chronique qui perturbe le système de transmission des messages dans le cerveau. La personne atteinte de schizophrénie perd la capacité d'agir correctement et de penser clairement ; elle « perd contact avec la réalité » (le mot grec skhizein signifie « fendre » et le mot grec phrên signifie « esprit »). Le terme schizophrénie ne désigne pas le trouble de personnalité multiple.
La schizophrénie touche environ 1 % de la population mondiale. Elle peut se manifester pour la première fois pendant l'enfance, mais, le plus souvent, elle survient vers la fin de l'adolescence ou dans la vingtaine.
La maladie peut être progressive, s'étalant sur quelques semaines ou quelques mois ; par contre, elle peut aussi apparaître très soudainement. Les signes de la schizophrénie sont souvent mal compris et, parfois, ils suscitent la peur chez les autres. Bien que cette maladie ne disparaisse jamais, elle peut souvent être maîtrisée grâce à des soins médicaux appropriés et au soutien de la famille.
Causes
Les causes de la schizophrénie demeurent inconnues. Plusieurs hypothèses ont été proposées ; la plus probable est que la schizophrénie résulte de facteurs génétiques qui déclenchent des changements complexes dans la chimie et la structure du cerveau. Les recherches ont démontré que les personnes atteintes de schizophrénie ont une modification du fonctionnement du cerveau et de son anatomie. Cependant, il n'a pas encore été établi avec certitude si la schizophrénie constitue une entité unique ou si elle regroupe plusieurs syndromes ayant des causes différentes.
Certains spécialistes pensent que ce trouble est déclenché par des agents stressants (à savoir, une mauvaise utilisation de substances, des événements de vie stressants) chez des personnes dont le cerveau est prédisposé.
Symptômes et Complications
La schizophrénie peut s'installer graduellement ou de façon subite. Cependant, chez la plupart des gens, les symptômes légers sont suivis par des symptômes plus graves. La gravité des sypmtômes de la schizophrénie peut varier grandement. Ces symptômes vont et viennent ou peuvent être persistants. Pour ceux qui commencent par avoir des symptômes légers, les premiers signes sont les suivants : repli sur soi-même (loin des amis et des activités sociales), mauvais résultats scolaires, négligence de l'apparence personnelle et modification de la perception des choses.
En général, les symptômes de la schizophrénie correspondent à l'un des groupes suivants :
  • Les symptômes positifs sont les symptômes associés à l'excès ou à la distorsion des fonctions normales. Parmi les symptômes positifs, on peut mentionner : le délire, les hallucinations et la pensée et le comportement désorganisés. Le délire correspond aux croyances erronées (par ex. se croire suivi, penser qu'un message lu ou vu est directement dirigé vers soi-même, penser que les autres peuvent lire ses pensées et les contrôler), et les hallucinations correspondent au fait d'entendre, de voir, de ressentir, de sentir et d'avoir le goût dans la bouche qui ne sont pas là. Dans la schizophrénie, les hallucinations de type auditif sont les plus courantes (entendre des voix). La désorganisation de la pensée peut entraîner un changement de sujet rapide lors de la conversation ou un manque total de sens dans le discours. Cette désorganisation peut aussi causer un comportement inapproprié comme de l'agitation, une mauvaise hygiène et un trouble des sentiments (par ex. l'incapacité d'avoir des émotions ou une soudaine poussée de sentiments inappropriés, ou encore de la difficulté à exprimer ses sentiments).
     
  • Les symptômes négatifs correspondent à une diminution ou une perte des fonctions normales. Cela peut comprendre l'absence de contact oculaire, l'absence de réponse émotionnelle, la diminution de l'usage de la parole, la diminution du plaisir, la diminution de la motivation et la diminution de l'intérêt pour les activités sociales et les relations interpersonnelles. Les personnes ont du mal à vaquer à leurs activités quotidiennes, à savoir aller au travail ou magasiner.
     
  • La déficience intellectuelle peut comprendre une difficulté à se concentrer et à résoudre les problèmes.
     
  • Les symptômes émotionnels comme la dépression ou le comportement inadéquat peuvent aussi survenir dans la schizophrénie.
Étant donné que la schizophrénie peut se manifester par toute une gamme de symptômes, la maladie est classée en fonction des symptômes qui prédominent chez une personne donnée.
  • La schizophrénie paranoïde est principalement associée à des hallucinations et du délire.
  • La schizophrénie de type désorganisé est principalement associée à une incapacité à penser clairement, à un discours incohérent et à un comportement inhabituel.
  • La schizophrénie catatonique, qui est extrêmement rare, se manifeste par une mobilité diminuée, excessive ou inhabituelle.
  • La schizophrénie non différenciée est un mélange de symptômes provenant des divers types de schizophrénie.
  • La schizophrénie récurrente survient une fois que les symptômes se sont arrêtés, alors que la personne peut expérimenter une légère diminution ou une perte des fonctions normales pendant de longues périodes de temps.
Pendant la phase aiguë de la maladie, les symptômes de psychose s'aggravent et empêchent la personne de fonctionner normalement. Le terme stabilisation désigne la période durant laquelle les symptômes sont traités et maîtrisés à l'aide de médicaments. Le malade peut être exempt de symptômes psychotiques évidents durant la période de stabilisation, mais il peut tout de même éprouver de la difficulté à faire face aux situations de la vie quotidienne.
Dix pour cent des personnes atteintes de schizophrénie se suicident. Les personnes présentant le plus fort risque de se suicider sont celles qui sont atteintes de schizophrénie paranoïde, surtout si elles fonctionnaient bien avant de développer la maladie.
Diagnostic
Il n'existe pas de test pour diagnostiquer la schizophrénie. La maladie se reconnaît plutôt à ses symptômes (établis par un psychiatre). Ce spécialiste interroge le patient sur sa capacité de travailler, d'avoir des rapports sociaux ou de fonctionner dans la vie de tous les jours. Il peut également questionner les membres de la famille et les amis de la personne au sujet du comportement de cette dernière.
Le médecin (en général un psychiatre) établit le diagnostic de schizophrénie si les symptômes correspondent aux critères (fondés sur l'existence de certains symptômes sur une certaine période) de diagnostic. Par ailleurs, il faut éliminer les autres causes possibles des symptômes. En effet, des comportements de type psychotique peuvent se manifester en présence de troubles de l'humeur, de certaines maladies neurologiques (par ex. une tumeur au cerveau), de certaines maladies métaboliques ou auto-immunes, de la maladie de Huntington, de maladies du foie ou de réactions à certains médicaments. La toxicomanie peut également mener à certains comportements qui évoquent les symptômes de la schizophrénie.
Pour une exploration plus poussée, le médecin peut demander une tomodensitométrie (TDM) ou une imagerie par résonance magnétique (IRM). Ces examens, qui permettent d'obtenir des images détaillées du cerveau, peuvent servir à exclure les maladies autres que la schizophrénie. Bien que la TDM et l'IRM ne permettent pas d'établir le diagnostic, elles permettent néanmoins de visualiser certains changements qui surviennent chez les personnes atteintes de schizophrénie.
Traitement et Prévention
Il est impossible de prévenir la schizophrénie puisque sa cause demeure inconnue. En outre, cette maladie ne se guérit pas, mais l'emploi de médicaments antipsychotiques, la psychothérapie, la réadaptation et l'appui familial et des amis permettent de traiter les symptômes.
Il est très important de prendre les médicaments correctement et régulièrement, conformément aux directives du médecin. Pour les personnes atteintes de schizophrénie, il peut être difficile de prendre un médicament régulièrement, soit en raison des effets secondaires, soit à cause des symptômes de la maladie qui ne facilitent pas les choses. Si une personne a du mal à suivre son traitement, il faut qu'elle parle à son médecin ou à son pharmacien pour voir ce qu'ils peuvent faire pour l'aider (par ex. changer de médicament).
Les antipsychotiques permettent de maîtriser les délires et les hallucinations, ainsi que la pensée désorganisée. Ces médicaments peuvent grandement diminuer la probabilité de crise psychotique ultérieure. Bien que la plupart des personnes réagissent favorablement aux médicaments de première génération (par ex. l'halopéridol*, la fluphénazine), en raison des effets secondaires de ces médicaments (par ex. de la somnolence, des tremblements, une raideur musculaire, une prise de poids), la schizophrénie est souvent traitée à l'aide de médicaments antipsychotiques « atypiques » ou de deuxième génération (par ex. l'olanzapine, la rispéridone, la ziprasidone, la quétiapine, l'aripiprazole, la clozapine).
Il peut être nécessaire de modifier la dose initiale afin de trouver le bon équilibre entre les effets bénéfiques et les effets indésirables du médicament, comme c'est le cas pour tout traitement. Le médecin discutera avec le patient des risques et des avantages des médicaments offerts pour traiter la schizophrénie et ensemble ils décideront ce qui convient le mieux au patient. D'autres médicaments peuvent aussi être prescrits pour aider à réduire les effets secondaires des médicaments antipsychotiques.
Dans tous les cas, le médecin surveillera la survenue et l'évolution des effets secondaires et vérifiera l'efficacité du médicament.
Les personnes qui sont soignées pour la schizophrénie ont besoin de plus qu'un simple traitement médicamenteux. En effet, elles ont aussi besoin de counseling, d'apprendre à s'adapter au stress de la vie quotidienne, puisque le stress peut aggraver les symptômes ou provoquer une rechute.
Les professionnels de la santé sont là pour aider la personne atteinte de schizophrénie à apprendre à s'occuper d'elle-même. Ils peuvent lui donner des conseils sur la façon d'établir de meilleures relations avec les personnes de son entourage et de conserver son emploi. Ces aptitudes doivent être apprises parce que la maladie empêche un bon nombre de ces personnes de participer à des activités qui sont normales pour les autres. La réadaptation et la psychothérapie offrent à la personne schizophrène l'aide dont elle a besoin pour apprendre à vivre de façon autonome.
Ensemble, l'administration d'un traitement médical approprié et l'existence d'un bon réseau d'entraide composé d'amis et de parents peuvent faire une différence qui aidera la personne à mieux vivre avec la schizophrénie et à mener une vie active et productive. Il est important que les membres de la famille soient bien informés sur la maladie afin de défendre les droits de leur être cher
Dr med Karol Chami