luni, 8 noiembrie 2010

LES Principaux troubles cardiaques

Les troubles cardiaques englobent une multitude de maladies liées à un mauvais fonctionnement du coeur ou de ses vaisseaux sanguins. Cette fiche se concentre sur deux troubles cardiaques précis :
l'angine de poitrine;
l'infarctus du myocarde.
Parmi les autres troubles cardiaques, on compte des problèmes de nature congénitale (malformations du coeur), des maladies causées par une inflammation du muscle cardiaque (péricardite, endocardite, etc.), une faiblesse du muscle cardiaque (insuffisance cardiaque) et des problèmes d’arythmie ou de valves cardiaques.
Principaux troubles cardiaques
Angine de poitrine. Elle s’exprime par une crise de douleurs qui se concentre à la poitrine. Elle est provoquée par un manque d’oxygène dans le muscle cardiaque. Le terme « angine » provient du latin angere, qui signifie « étrangler ». L’angine de poitrine peut être stable ou instable. Le repos et la prise de nitroglycérine, s’il y a lieu, soulagent les symptômes.
L’angine de poitrine stable. L’angine stable a un comportement prédictible, c’est-à-dire que l’intensité de l’activité physique qui déclenche une crise d’angine demeure le même. Par exemple, elle apparaîtra presque systématiquement à une certaine vitesse de marche ou après avoir monté l’escalier d’un étage. La crise dure généralement moins de 20 minutes et ne laisse pas de séquelles.
L’angine de poitrine instable. Les symptômes sont similaires à ceux de l’angine stable, mais ils surviennent après des efforts de moins en moins importants et ils sont parfois plus intenses et difficiles à soulager. L’angine de poitrine instable peut même survenir au repos.
L’angine résulte souvent d’un lent processus d’athérosclérose qui se produit dans les artères qui irriguent le muscle cardiaque. C’est ce qui réduit l’apport en oxygène aux tissus (pour en savoir plus, voir l’encadré ci-dessous). D’autres facteurs peuvent en être responsables, comme l’arythmie, l’anémie grave ou les problèmes de valves cardiaques.
L’angine de poitrine instable peut être un signe avant-coureur d’infarctus.
Infarctus du myocarde. Il est communément appelé crise cardiaque. Dans plus de 90 % des cas, l’infarctus du myocarde survient lorsqu’un caillot sanguin bloque complètement une artère qui apporte le sang oxygéné au coeur.
Ce manque de sang provoque la mort (dite infarctus, en terme médical) d’une région du muscle cardiaque. Ces dommages sont permanents et irréversibles si on ne corrige pas rapidement le blocage. L’infarctus peut être une cause d’insuffisance cardiaque. Mais si l’atteinte au coeur est trop importante, cela peut conduire à l’arrêt cardiaque et au décès.
Selon les plus récentes données canadiennes, jusqu’à 11 % des victimes d’une crise cardiaque qui ont été hospitalisées sont décédées dans les 30 jours suivant leur admission44.
L’évolution de l’obstruction des artères
L'athérosclérose désigne la présence d’une plaque sur les parois internes des artères qui gêne la circulation du sang. Elle est souvent associée au durcissement, à l’épaississement et à la perte d’élasticité des artères : l’artériosclérose.
Pour qu'une artère se bouche, trois phénomènes doivent se succéder.
- En premier lieu, la paroi interne de l’artère doit subir une inflammation. Divers facteurs y contribuent, comme la dyslipidémie (anomalie des taux de lipides dans le sang), le diabète, le tabagisme et l’hypertension artérielle.
- Puis, dans une tentative maladroite du corps de soigner cette affection, il y aura dépôt de cholestérol et d’autres substances, dont le calcium, sur les parois de l’artère, puis un durcissement et un rétrécissement de cette artère.
- Finalement, soit ce dépôt augmentera suffisamment de taille pour boucher l'artère (thrombose), soit un caillot sanguin se détachera, circulera dans les vaisseaux sanguins jusqu’à ce qu’il atteigne une artère de plus petit calibre, puis l’obstruera (embolie).
L'athérosclérose a tendance à toucher plusieurs artères à la fois, augmentant le risque :
- d’angine de poitrine et d’infarctus du myocarde, si elle touche les artères coronaires;
- d’accident vasculaire cérébral, si elle se forme dans la carotide ou dans les artères du cerveau;
- de claudication intermittente, si elle affecte les artères des membres inférieurs;
- d’hypertension ou d’insuffisance rénale, si elle atteint les artères des reins.

Symptômes des troubles cardiaques
De l’angine de poitrine
Une douleur, un malaise ou un serrement à la poitrine relié à un effort physique ou à une émotion forte.
La douleur ou le malaise irradie parfois du côté gauche du corps, vers l’omoplate, le bras, le cou, la gorge ou la mâchoire inférieure.
Des nausées et des vomissements.
Un essoufflement.
Des sueurs froides et la peau moite.
De l’infarctus du myocarde
Ses manifestations ressemblent à celles de l’angine de poitrine, mais sont plus prononcées. Chez les personnes âgées, l’infarctus passe parfois inaperçu. On remarquera cependant ses complications (insuffisance cardiaque, confusion, embolie cérébrale, etc.).

Personnes à risque
À partir d’un certain âge, il est normal que le risque de troubles cardiaques augmente. Chez les hommes, on considère que le risque commence à s’accroître à partir de 40 ans, et chez les femmes, après la ménopause.
Les personnes suivantes présentent un risque de troubles cardiaques supérieur à la moyenne.
Les personnes dont les membres de la famille ont souffert assez tôt de troubles cardiovasculaires (père ou frère avant 55 ans; mère ou soeur avant 65 ans).
Les personnes atteintes du diabète. Les troubles coronariens sont de deux à quatre fois plus fréquents parmi les diabétiques que dans la population générale, et le risque augmente chez les diabétiques dont la glycémie est mal contrôlée1.
Les personnes qui ont reçu le diagnostic de syndrome X. Le syndrome X, aussi appelé syndrome métabolique, constitue un stade précoce de plusieurs maladies graves, comme le diabète de type 2 et les troubles cardiovasculaires.
Les personnes ayant un certain profil psychologique, nommé le type A, sont légèrement plus à risque. On retrouve chez ces personnes les caractéristiques suivantes : agressivité, impatience, nervosité, attitude ambitieuse avec esprit de compétition prononcé, tempérament colérique, difficulté à déléguer ou à sortir de son travail, difficulté à se détendre, etc.
Facteurs de risque
Les principaux facteurs de risque des maladies cardiovasculaires sont très bien connus, grâce à plusieurs études épidémiologiques menées pour la plupart en Amérique du Nord et en Europe2-6. En corrigeant un seul facteur de risque, par exemple la tension artérielle, on pourrait réduire le risque d’accident coronarien ou de complications de 20 % à 40 %, estiment les experts2.
Une vaste étude appelée Interheart3 a été menée dans 52 pays des cinq continents auprès d’environ 30 000 personnes. L’objectif de cette étude était de découvrir les facteurs liés à l’infarctus du myocarde. Selon cette étude, neuf facteurs permettent de prédire 90 % des infarctus du myocarde chez les hommes et 94 % chez les femmes.
Six d’entre eux sont des facteurs de risque :
+l’hypercholestérolémie (pour en savoir plus sur les taux de cholestérol, consulter notre fiche Hypercholestérolémie) : risque 4 fois plus élevé;
+le tabagisme : risque 3 fois plus élevé;
+le diabète : risque 3 fois plus élevé;
+l’hypertension : risque 2,5 fois plus élevé;
+le stress psychosocial (dépression, stress professionnel, problèmes de couple, soucis financiers, etc.) : risque 2,5 fois plus élevé;
+l’obésité abdominale : risque 2,2 fois plus élevé.
Les trois autres facteurs exercent plutôt un effet protecteur :
+la consommation journalière de fruits et légumes;
+la consommation modérée d’alcool (l’équivalent d’une consommation par jour pour les femmes et de deux pour les hommes);
+la pratique régulière d’exercice physique.
Cette étude a fait ressortir l’impact important du stress chronique sur la santé cardiaque. Le stress agit notamment en provoquant un resserrement des artères, ce qui peut occasionner de l'hypertension. De plus, il stimule le rythme cardiaque, donc exige un travail accru de la part du coeur. Enfin, on croit qu’il aurait un effet néfaste sur le taux de cholestérol et même sur la glycémie.
Autres facteurs de risque
La pollution atmosphérique. Selon les preuves de plus en plus étayées, elle exerce un effet nocif sur la santé cardiovasculaire. Les experts comparent ses méfaits à celui de la fumée de tabac41. Des études démontrent que l’exposition au smog augmente la mortalité chez les personnes à haut risque d’accident cardiaque, et contribue, à long terme, à l’apparition des maladies cardiovasculaires41-43. Les très fines particules en suspension dans l’air (d’un diamètre inférieur à 10 micromètres, surtout de 2,5 micromètres) pénètrent dans les voies respiratoires et engendrent une réponse inflammatoire dans tout l’organisme42. En plus de ces particules ultrafines, plusieurs polluants atmosphériques peuvent atteindre directement le système cardiovasculaire et causer toutes sortes de dommages (inflammation, oxydation, arythmie cardiaque) en s’introduisant dans le corps par la respiration. La combustion incomplète des combustibles fossiles par les industries, l’incinération des déchets, les véhicules à essence et le chauffage domestique sont les principales sources de pollution atmosphérique.
La fumée secondaire. Des études épidémiologiques indiquent que le fait d’être régulièrement exposé à la fumée secondaire du tabac augmente le risque de trouble coronarien, mais seulement légèrement7.
Des tests qui mettent sur la piste...
Certains marqueurs sanguins indiquent un risque accru de crise d’angine ou d’infarctus. Ces tests ne font pas partie des examens de routine, mais sont employés à l’occasion.
Un taux élevé de protéine C-réactive. La protéine C-réactive est un marqueur d’inflammation qui augmente lorsque les facteurs de risque de problèmes coronariens ne sont pas bien contrôlés. En 2005, deux essais cliniques ont été réalisés auprès de personnes aux prises avec des troubles coronariens. Ils ont révélé que celles qui avaient le plus faible taux de protéine C-réactive dans le sang étaient les mieux protégées contre d’autres crises cardiaques9,10, peu importe leur taux de cholestérol LDL. La mesure de la protéine C réactive dans le sang ne fait pas partie des tests de routine.
Un taux élevé de fibrinogène. Cette protéine joue un rôle central dans le processus de coagulation sanguine. On pense qu’un taux élevé de fibrinogène pourrait contribuer à la formation de caillots sanguins, lesquels pourraient éventuellement causer un infarctus ou un accident vasculaire cérébral (AVC). Le diabète, l’obésité et le tabagisme, trois facteurs de risques reconnus de troubles cardiaques, font augmenter le taux de fibrinogène dans le sang. Il est aussi possible que le fibrinogène soit simplement un marqueur qui augmente avec les facteurs de risque.
Un taux élevé d’homocystéine. On pense que si cet acide aminé se retrouve en trop grande concentration dans le sang, les risques de souffrir d’athérosclérose augmentent. Les tissus utilisent l’homocystéine pour fabriquer des protéines. On peut faire baisser son taux d’homocystéine en s’assurant d’avoir une alimentation qui contient des apports suffisants en vitamines B6, B9 (acide folique) et B129. La consommation de fruits et de légumes a un effet positif sur le taux d’homocystéine.
Prévention des troubles cardiaques


Pour éviter ou retarder un premier problème cardiaque.
Pour vivre longtemps en bonne santé. En effet, chez les personnes qui ont un mode de vie sain, la période de morbidité (c’est-à-dire le temps au cours duquel une personne est malade avant de mourir) est d’environ un an. Or, elle grimpe à environ huit ans chez les personnes qui n’ont pas de bonnes habitudes de vie.
La prévention est efficace, même en cas d’hérédité défavorable.
Mesures de dépistage
À la maison, surveiller son poids régulièrement à l’aide d’un pèse-personne.
Chez le médecin, divers tests permettent de surveiller l’évolution des marqueurs de maladies cardiovasculaires. Pour une personne à haut risque, le suivi est plus fréquent.
Mesure de la tension artérielle : une fois par année.
Mesure du tour de taille : au besoin.
Profil lipidique révélé par un prélèvement sanguin (taux de cholestérol total, de cholestérol LDL, de cholestérol HDL et de triglycérides) : au moins chaque cinq ans.
Mesure de la glycémie : une fois par année à partir de 40 ans.
Mesures préventives de base
Mieux vaut aborder les changements avec douceur et y aller par priorité, étape par étape. Votre médecin vous aidera à trouver les mesures préventives les plus importantes pour réduire vos risques.
Cesser de fumer. Déjà, après un an d’abstinence, le risque de trouble coronarien (angine de poitrine ou infarctus) est réduit de moitié11. En moyenne, les gros fumeurs qui abandonnent la cigarette prolongent leur espérance de vie de quatre ans. Consulter notre fiche Tabagisme.
Perdre du poids. La surcharge pondérale est un important facteur de risque. La répartition du poids l’est aussi. La graisse abdominale est plus nocive pour le coeur. Le rapport taille-hanche devrait être en dessous de 1 chez les hommes, et de 0,8 chez les femmes. On peut facilement mesurer son tour de taille et son tour de hanches à l’aide d’un ruban à mesurer. Consulter notre fiche Obésité et faire notre test : Quel est votre indice de masse corporelle?.
S’alimenter sainement. L’alimentation a un effet majeur sur le taux de lipides sanguins.
Consommer de petites quantités de beurre, de crème, de fromage, de lait et de viande rouge, tous des aliments qui contiennent des gras saturés. Privilégier les viandes maigres, la volaille, les produits du soya et les légumineuses.
Éviter les gras trans qui contribuent à augmenter le cholestérol total et le mauvais cholestérol (LDL). Ils font également diminuer le bon cholestérol (HDL). On trouve notamment des gras trans dans les plats préparés à partir de shortening ou d’huiles végétales hydrogénées ou partiellement hydrogénées tels que les pâtes à tarte, les craquelins, les tortillas, les biscuits, les croissants, les muffins, les chocolats commerciaux, le beurre d’arachide (non naturel), les croustilles, les céréales, etc.
Éviter la friture comme moyen de cuisson. Opter plutôt pour la cuisson à la vapeur, au four, dans une poêle antiadhésive ou à l’huile d’olive.
Comme source de gras, utiliser les huiles végétales (olive et canola) qui contiennent des gras mono-insaturés et polyinsaturés, et peu d’acides gras saturés.
Manger des aliments riches en oméga-3 : le saumon, les sardines, les graines de lin, l’huile de lin, l’huile de canola et les noix. L’effet cardioprotecteur des huiles de poisson est bien démontré. Les oméga-3 réduisent le risque d’arythmie, exercent un effet anti-inflammatoire et préviennent probablement la thrombose13.
Réduire la consommation d’oméga-6. Ils se trouvent sous forme d’ingrédients dans les aliments préparés : huiles de maïs, de tournesol, de carthame, etc. Il ne s’agit pas de mauvais gras, mais l’alimentation occidentale en contient en excès. Consulter la fiche Acides gras essentiels.
Consommer, chaque jour, beaucoup de légumes et de fruits frais, en privilégiant la variété. Ils regorgent de vitamines et de minéraux dont l’effet antioxydant prévient la formation de plaques dans les artères. L’ail et l’oignon, en particulier, sont reconnus pour leur effet cardioprotecteur.
Limiter le sucre. Supprimer, si possible, le sucre blanc qu’on retrouve dans les confiseries, les gâteaux, les pâtisseries, etc.
Privilégier les pâtes, le pain, les céréales et le riz de grains entiers à leur version raffinée (farine blanche). Les fibres alimentaires qu’ils contiennent protègent le système cardiovasculaire. Les céréales à grains entiers renferment aussi du magnésium, qui exerce un effet préventif sur les maladies cardiaques.
Éviter les repas trop copieux. Ils risquent de causer un surplus de poids chez les personnes peu actives.
Consommer de l’alcool en quantité modérée a un effet protecteur pour le coeur (l’équivalent d’une consommation par jour pour les femmes et de deux pour les hommes). Cela dit, les médecins ne recommandent pas aux personnes qui n’en consomment pas ou peu d’augmenter leur consommation.
Attention : la majorité des études démontrent que consommer des quantités importantes d’alcool fait augmenter le risque de souffrir de troubles cardiovasculaires14.
Éviter le café, car il exerce plusieurs actions néfastes sur le coeur. Il peut contribuer à élever la tension artérielle. De plus, il force le coeur à travailler plus fort et il l'empêche de relaxer.
Demeurer actif. L’exercice physique est un moyen préventif très efficace. Il réduit la tension artérielle, augmente la sensibilité à l’insuline (donc améliore le contrôle de la glycémie), aide à maintenir ou à perdre du poids et permet d’évacuer le stress. À noter que l’activité physique a peu d’effet sur les lipides sanguins, dont le cholestérol.
Quelques points importants à retenir12 :
les effets protecteurs augmentent en fonction du degré d’activité physique;
viser une dépense d’énergie d’au moins 1 000 kilocalories par semaine;
les bienfaits de l’exercice persistent environ 48 heures : il est donc préférable d’être actif au moins tous les deux jours pour en tirer le maximum de profits;
si on ne peut pratiquer l’exercice sur une période continue, opter pour de courtes séances (par exemple, trois fois dix minutes plutôt que 30 minutes dans une journée).
Pour connaître des exemples d’activités physiques qui apportent une dépense de 1 000 kilocalories et pour d’autres conseils, consulter notre dossier Être actif : le nouveau mode de vie.
Mentionnons également que plusieurs essais cliniques appuient l’efficacité du yoga pour réduire le risque de maladies cardiovasculaires. Consulter la fiche Yoga pour plus de détails.
Gérer son stress. La Fondation des maladies du coeur du Canada donne ces conseils :
- employer des techniques de relaxation qui peuvent être aussi simples que des respirations profondes;
- prendre des pauses antistress (un bon livre, un film, un peu de jardinage, etc.);
- partager ses préoccupations avec les proches.
Consulter aussi la section « Approches complémentaires ».
Être vigilant en période de smog. Les gens doivent limiter leurs activités à l’extérieur, surtout les exercices physiques intenses, lorsque la pollution atmosphérique est élevée. Les personnes à haut risque cardiovasculaire devraient même demeurer à l’intérieur, au frais. En cas de sorties à l’extérieur, boire beaucoup, marcher tranquillement et prendre des pauses15.

Autres mesures préventives
Acide acétylsalicylique (AAS - Aspirine®). Les médecins recommandent souvent aux personnes à risque élevé de subir un accident cardiovasculaire et à celles qui en ont déjà subi un de prendre de faibles doses d’AAS afin de prévenir la formation de caillots sanguins. À noter cependant que ce médicament de synthèse peut faire augmenter les risques de saignements digestifs et d’accident vasculaire cérébral (AVC) hémorragique. En discuter avec son médecin.

Traitements médicaux des troubles cardiaques
Le traitement d’un infarctus du myocarde nécessite une intervention médicale d’urgence afin d’en limiter les conséquences. Contacter le plus rapidement possible les secours médicaux. Il ne sera pas question ici des traitements d’urgence offerts à l’hôpital. Une fois l’urgence maîtrisée, les interventions thérapeutiques auront essentiellement pour but d’empêcher le problème de s’aggraver et de prévenir les récidives.
Si l’on ressent des symptômes de crise d’angine, en discuter avec un médecin sans tarder.
Médicaments
Les médicaments suivants sont employés pour traiter ou prévenir les crises d’angine et pour prévenir les récidives d’infarctus.
Hypolipémiants, pour abaisser le taux de cholestérol : statines, chélateurs de l'acide biliaire, etc. Il semble que les statines agissent sur deux plans : elles réduisent la production de cholestérol et baissent le taux de protéine C-réactive dans le sang (un indice d’inflammation)9,10.
Antiangineux, pour traiter l'insuffisance coronarienne : bêtabloquants, inhibiteurs calciques, dérivés nitrés.
Antiagrégants plaquettaires : acide acétylsalicylique (aspirine) et clopidogrel.
Interventions
Selon le cas, l’une ou l’autre des interventions suivantes peut être indiquée afin de prévenir les récidives d’infarctus.
Intervention coronarienne percutanée. Cette intervention, pratiquée par un cardiologue interventionniste, consiste d’abord à insérer un cathéter muni d’un ballonnet gonflable pour déboucher une artère bloquée, ce qu’on nomme l’angioplastie. L’insertion du cathéter se pratique dans une artère du poignet ou de l’aine. Une autre méthode consiste à pulvériser finement la plaque d’athérosclérose calcifiée à l’aide d’une fraise, mais elle est rarement employée, car plus complexe et coûteuse. On la réserve à des cas bien précis.
Fréquemment, un petit tuteur métallique, ou endoprothèse, est introduit dans l’artère par la même occasion, ce qui réduit de moitié le risque que l’artère se bloque de nouveau. Pour accroître leur efficacité, certains tuteurs sont recouverts d’un médicament (par exemple, le sirolimus ou le paclitaxel).
Pontage coronarien. Le chirurgien greffe un vaisseau sanguin, qu’il a prélevé dans une jambe ou à la poitrine de façon à créer un nouveau passage pour le sang afin de contourner un blocage dans une artère coronaire. Les médecins optent pour le pontage lorsque plusieurs artères coronaires sont bloquées ou rétrécies, ou encore lorsque l’artère coronaire principale est touchée. Cette intervention a surtout lieu en cas de diabète ou d’insuffisance cardiaque.
Important. L’intervention coronarienne percutanée et le pontage coronarien ne sont pas des solutions miracles qui règlent tous les problèmes. Beaucoup de gens croient, à tort, que de telles interventions suffisent à les mettre hors de danger et leur permettent de reprendre leurs anciennes habitudes de vie : tabagisme, alimentation riche en sel, en gras et en sucre, stress, etc. La modification du mode de vie est essentielle pour entretenir les artères et éviter ou retarder une récidive.
Modification des habitudes de vie
Les médecins insistent de plus en plus sur la nécessité de modifier ses habitudes de vie afin de ralentir ou de stopper la progression de la maladie, comme expliqué dans la section Prévention :
- ne pas fumer;
- faire de l'exercice;
- bien s’alimenter;
- perdre du poids;
- apprendre à relaxer;
- exprimer ses émotions, etc.
Les centres de traitement en cardiologie offrent désormais des services de conseil en matière de nutrition, des programmes d’exercice physique, des programmes de soutien pour arrêter de fumer, des ateliers de relaxation, de gestion de stress, de méditation, etc.
Ces mesures ont autant une valeur préventive que curative.
Alimentation
Durant les dernières décennies, on a observé que les populations méditerranéennes profitaient d’une protection contre les maladies cardiovasculaires, le diabète, et même certains cancers31-33.
Des études ont démontré que le régime méditerranéen parvient à réduire de 70 % le risque de récidive d’accident coronarien, comparativement à un régime alimentaire équilibré34-36.
Plusieurs cardiologues recommandent ce régime, qui s’avère efficace pour prévenir les récidives.
Le régime méditerranéen se caractérise notamment par une abondance de légumes et de fruits frais, l’utilisation d’huile d’olive comme source de gras, la consommation de poisson et aussi de vin, en quantité modérée.

Activité physique
L’activité physique fait partie de la réadaptation et doit être pratiquée selon les recommandations du médecin. En effet, le manque d’exercice augmente le risque qu’une nouvelle crise se produise. Plusieurs hôpitaux ou centres spécialisés en cardiologie possèdent d’ailleurs des salles d’entraînement destinées aux patients.
Psychothérapie
Faire appel à une psychothérapie dans le cadre du traitement des troubles cardiaques – ou encore mieux, en prévention – peut apporter de nombreux bénéfices39. Le stress chronique, l’anxiété, l’isolement social et l’agressivité sont tous des facteurs qui, sans que l’on s’en aperçoive, agissent sur notre système nerveux et minent notre santé cardiovasculaire. De plus, pour pallier ces problèmes, il est courant qu’on ait recours à des comportements qui, au lieu de nous aider, aggravent le problème : tabagisme, alcoolisme, alimentation compulsive, etc.
De plus, les personnes qui, après une crise d’angine par exemple, sont encouragées à repenser leur mode de vie (faire de l’exercice, arrêter de fumer, etc.), ont intérêt à prendre tous les moyens possibles pour y arriver. Dans tous les cas, la psychothérapie peut jouer un rôle de premier plan.
Opinion particulaire
En modifiant votre mode de vie  et en suivant, en parallèle, un traitement médicamenteux qui agit sur les facteurs de risque, vous diminuez sans aucun doute l’inflammation, la progression de la maladie et conséquemment les risques d’avoir d’autres crises d’angine ou un infarctus. Il n’est jamais trop tard pour changer ses mauvaises habitudes.
L'impact favorable du changement des habitudes de vie est malheureusement trop souvent sous-estimé, aussi bien par le médecin que par le patient. Nous misons beaucoup trop sur les interventions et la médication, qui sont tout de même essentielles.
De nos jours, avec tout l’arsenal thérapeutique médical, l’angioplastie coronarienne et le pontage, il est rare qu’il ne soit pas possible de contrôler la maladie ou les symptômes pour que la personne atteinte puisse mener une vie normale. À condition qu’elle sache se modérer...

Approches complémentaires
L’approche qui offre les meilleurs résultats est la modification des habitudes de vie, telle que décrite dans les sections Prévention et Traitements médicaux.
Huiles de poisson.
Policosanol.
Ail, coenzyme Q10, multivitamines, pin maritime.
Massothérapie, réflexologie, techniques de relaxation.

Pour prévenir
Les mesures suivantes s’adressent aux personnes qui cherchent à se prémunir contre les maladies cardiaques et à celles qui souffrent déjà d’un problème cardiaque et qui tentent de prévenir une récidive. Dans ce dernier cas, il vaut mieux consulter son médecin avant de prendre un supplément alimentaire.
Huiles de poisson. Les huiles de poisson ont un effet bénéfique sur la santé cardiovasculaire, grâce aux acides gras oméga-3 qu’elles contiennent : l'acide eicosapentaénoïque (AEP) et l'acide docosahexaénoïque (ADH). Elles réduisent le risque d’infarctus du myocarde ainsi que les récidives, selon d’importantes études épidémiologiques24,25.
Dosage
- Pour les personnes en bonne santé : consommer au moins 500 mg d’AEP/ADH par jour, soit en prenant un supplément d’huiles de poisson, soit en mangeant de deux à trois repas de poisson gras par semaine ou en combinant les deux apports.
- Pour les personnes souffrant de maladies coronariennes : consommer 900 mg d’AEP/ADH par jour, soit en prenant un supplément d’huiles de poisson, soit en mangeant du poisson gras tous les jours ou en combinant les deux apports.
Consulter notre fiche Huiles de poisson pour connaître les sources alimentaires d’AEP et d’ADH.
Policosanol. Le policosanol est un composé extrait de la canne à sucre. D’après plusieurs essais cliniques, il exerce une action antiplaquettaire, utile pour prévenir certains troubles cardiovasculaires, dont l’infarctus du myocarde. Le policosanol ferait aussi baisser le taux de cholestérol sanguin. Il contribuerait à augmenter la résistance à l’effort de sujets souffrant de maladie coronarienne18.
Dosage
Prendre de 5 mg à 10 mg par jour sous forme de comprimés, au repas du soir.
Multivitamines. Plusieurs experts croient que, par mesure de prudence, tous les adultes devraient prendre quotidiennement une multivitamine afin de prévenir les maladies cardiovasculaires, le cancer et l'ostéoporose19,20. Cependant, les données actuelles sont insuffisantes pour en recommander l’usage.
Pin maritime (Pinus pinaster). Selon deux études, la prise d’une dose unique d'extrait d'écorce de pin maritime (Pycnogénol®) réduit l'agrégation plaquettaire chez les fumeurs, un effet comparable à celui de l’aspirine21,22. Au cours d'une autre étude menée auprès de 40 patients souffrant de troubles cardiovasculaires, on a constaté que cet extrait (450 mg par jour durant quatre semaines) avait pour effet d’atténuer l'agrégation plaquettaire et d’améliorer la microcirculation dans les capillaires sanguins23.
Ail (Allium sativum). On recommande souvent aux personnes ayant déjà subi un accident cardiovasculaire, ou à celles qui sont à risque élevé, de prendre quotidiennement de l’ail. Au cours d'un essai clinique mené durant trois ans auprès de 432 sujets ayant déjà subi une attaque cardiaque26, les chercheurs ont constaté que les sujets traités à l'ail étaient moins susceptibles de subir une seconde attaque et que leur taux de survie était de 50 % plus élevé que celui du groupe témoin. Cependant, la qualité méthodologique de cette étude est faible27.
Coenzyme Q10. Les résultats d'essais cliniques et d'études de cas indiquent que la CoQ10 contribuerait à prévenir les récidives et la formation de l'athérosclérose chez les personnes ayant subi un infarctus du myocarde28-30.
Massothérapie. Les massages offrent une aide précieuse pour relâcher les tensions nerveuses et soulager les douleurs musculaires qui accompagnent souvent les troubles coronariens et les accidents vasculaires cérébraux40. Consulter la section Thérapies pour prendre connaissance des différents types de massage.
Réflexologie. La réflexologie repose sur la stimulation de zones et de points réflexes situés sur les pieds, les mains et les oreilles, qui correspondent à des organes du corps. Il s’agit d’une technique dont les effets sont à la fois stimulants (énergétiquement) et relaxants. D’après certains experts, la réflexologie a sa place dans le cadre du traitement des troubles cardiovasculaires, puisqu’elle parvient chez certaines personnes à réduire la douleur physique qui les accompagne souvent40.
Techniques de relaxation. Elles contribuent à évacuer le stress et les tensions négatives qui, non seulement nuisent au rétablissement, mais contribuent aussi aux troubles cardiovasculaires40. Plusieurs techniques ont fait leurs preuves : le training autogène, la méthode Jacobson, la réponse de relaxation, la méditation, le yoga, etc.
L’American Heart Association suggère de se réserver de 15 à 20 minutes par jour pour se détendre. On peut s’asseoir confortablement, respirer profondément et imaginer des scènes paisibles.


Dr med Karol Chami

2 comentarii:

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I think be “top commentator” might be considered as a spammer…

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Informative and interesting post!!!keep it up..