LES MALADIES CARDIOVASCULAIRES NE FRAPPENT PAS PLUS AU HASARD
Tout le monde ne présente pas le même risque de développer une maladie cardiovasculaire.
Les lésions d'athérosclérose se constituent tôt, dès l'adolescence, mais elles se formeront d'autant plus vite qu'il y a plus de facteurs aggravants associés [25]. Ces facteurs, appelés facteurs de risque cardiovasculaire, sont aujourd'hui bien connus.
Parmi eux, on distingue
• des facteurs de risque majeurs :
• Age (> 50 ans chez l'homme, > 60 ans chez la femme)
• Tabagisme actuel ou arrêté depuis moins de 3 ans
• Diabète, traité ou non
• Hypertension artérielle, traitée ou non
• Excès de mauvais cholestérol ou insuffisance de bon cholestérol
• des facteurs qui jouent un rôle prédisposant :
• Obésité, qui, lorsqu'elle est présente, est souvent associée à un excès de mauvais cholestérol, une hypertension et un diabète [6]
• Sédentarité, c'est-à-dire le manque d'exercice (moins de 3 fois 30 mn d'exercice physique par semaine), qui constitue également un facteur aggravant
• Hérédité :
- Survenue d'une crise cardiaque chez le père ou un frère avant 55 ans ou chez la mère ou une soeur avant 65 ans
- Survenue d'une attaque cérébrale chez un membre de la famille avant 45 ans
• chez la personne hypertendue, on prend également en compte la consommation excessive d'alcool : plus de 3 verres de vin/j chez l'homme et 2 verres/j chez la femme [5].
ON PEUT EN AVOIR SANS LE SAVOIR
Diabète, hypertension et excès de cholestérol peuvent être présents chez une personne qui se sent pourtant en parfaite santé : ce sont en effet des tueurs « silencieux », à même d'agir pendant plusieurs années sans provoquer de symptôme. Durant cette période, seules une mesure de la tension artérielle et une analyse de sang permettent de les dépister.
1 seul facteur de risque peut suffire à provoquer une maladie cardiovasculaire, mais l'association de plusieurs facteurs de risque chez une même personne multiplie ce risque [7]. Il est donc important de lutter contre le maximum de facteurs de risque pour prévenir les maladies cardiovasculaires.
EXEMPLE POUR L'INFARCTUS (crise cardiaque) [7]
Dans le schéma ci-dessous, une personne avec le ou les facteurs de risque cités présente, par rapport à une personne qui n'a pas ce ou ces facteurs, un risque de faire un infarctus multiplié par le chiffre indiqué.
Exemple : si vous fumez et avez de l'hypertension et du diabète : vous avez 13 fois plus de risque de faire un infarctus qu'un non fumeur sans diabète ni hypertension.
Faites le CONSULT-QUIZ-CARDIO pour savoir si vous devez faire évaluer votre niveau de risque cardiovasculaire par votre médecin traitant.
Seul votre médecin, après un interrogatoire et quelques examens simples (prise de sang), pourra définir le nombre de facteurs de risque que vous avez, calculer votre niveau de risque et définir avec vous les mesures à prendre.
A quoi correspondent les niveaux de risque cardiovasculaire ? [3]
Risque faible <15%
de risque de faire un événement cardiovasculaire dans les 10 ans à venir
Risque moyen 15-20%
de risque de faire un événement cardiovasculaire dans les 10 ans à venir
Risque élevé >20%
de risque de faire un événement cardiovasculaire dans les 10 ans à venir
Connaître les facteurs de risque auxquels vous êtes
personnellement exposé contribue à la prévention d'une maladie cardiovasculaire. Il est en effet possible d'agir sur un certain nombre de facteurs de risque.
L'EVOLUTION DE LA MALADIE
Selon la localisation des artères les plus touchées par l'athérosclérose, des symptômes différents pourront apparaître.
LES MALADIES CORONAIRES
Elles concernent l'atteinte des artères coronaires (irriguant le cœur). Les symptômes seront différents selon que l'obstruction de ces artères est partielle ou totale.
• L'ANGINE DE POITRINE (OU ANGOR)
Elle est due à une obstruction partielle d'une artère coronaire. Elle se manifeste par des douleurs dans la poitrine et/ou une sensation d'oppression thoracique, survenant au repos ou au cours d'un effort ; c'est un signal d'alarme.
Le débit du sang est alors inadapté à la demande : le cœur ne reçoit plus suffisamment d'oxygène pour son fonctionnement normal.
• L'INFARCTUS DU MYOCARDE (« CRISE CARDIAQUE »)
Il est provoqué par une obstruction totale d'une artère coronaire en raison d'une rupture de la plaque d'athérome, avec formation d'un caillot (thrombose). Le sang et l'oxygène, et donc l'énergie indispensable au fonctionnement du muscle cardiaque, ne sont plus apportés. Le plus souvent, l'infarctus se manifeste par une très violente douleur avec sensation d'étau dans la poitrine, pouvant irradier dans les bras et la mâchoire.
L'ACCIDENT VASCULAIRE CEREBRAL (AVC)
C'est ce qu'on appelle communément l'attaque cérébrale
• L'AVC est principalement dû à l'atteinte par l'athérosclérose d'une artère cérébrale.
En se formant au niveau des carotides (artères au niveau du cou), la plaque d'athérome limite la circulation sanguine vers le cerveau, pouvant provoquer des malaises et des pertes de connaissance.
Lorsque l'artère se bouche complètement, le sang et l'oxygène ne parviennent plus jusqu'au cerveau ; c'est l'AVC ischémique.
Certains signaux avant-coureurs, tels que troubles de la vue ou de la parole, maux de tête, vertiges, faiblesse d'un côté du corps, perte de connaissance, même très passagers, constituent un véritable signal d'alarme [23]. Ils doivent être signalés rapidement au médecin.
• Il existe une autre forme d'AVC, 4 fois moins fréquente, due à la rupture d'une artère cérébrale sous l'influence d'une poussée d'hypertension artérielle. S'ensuit une hémorragie cérébrale : c'est l'AVC hémorragique [3].
Les accidents vasculaires cérébraux touchent environ 130 000 personnes chaque année en France [1]. Ils provoquent des lésions du cerveau plus ou moins invalidantes, plus ou moins réversibles, avec des séquelles plus ou moins importantes, en fonction de la taille de l'artère touchée et de la partie du cerveau endommagée.
2 types d'AVC
L'ARTERITE (OU ARTERIOPATHIE OBLITERANTE) DES MEMBRES INFERIEURS [28]
Elle touche 1% des Français avant 50 ans et majoritairement les hommes au-delà de la cinquantaine.
Parmi les facteurs de risque, le tabac occupe la première place.
Ce sont les artères qui irriguent les jambes qui sont atteintes. Apparaissent alors des douleurs vives dans les mollets, au cours de la marche. Avec l'évolution de la maladie, les douleurs sont de plus en plus vives et fréquentes, survenant même au repos. Au stade ultime, lorsque l'artère bouchée ne véhicule plus le sang et l'oxygène nécessaires à la vie des tissus, le territoire de la jambe concerné meurt peu à peu, jusqu'à laisser apparaître une gangrène qui peut aboutir à une amputation.
Dr med KAROL CHAMI
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