duminică, 21 noiembrie 2010
Toxicomanes, manifestations bucco-dentaires, particularités thérapeutiques.
L'impact de la toxicomanie sur la santé est lourd. Chaque substance a des conséquences qui lui sont propres mais des complications communes existent aussi. Il en est de même pour les manifestations bucco-dentaires. des principes de base, en terme d'interrogatoire, d'examen et de prescription, sont à respecter dans la relation avec le patient toxicomane. Certaines précautions seront nécessaires dans la gestion de la douleur, du risque hémorragique ou du risque infectieux local ou focal. Le praticien devra connaître le parcours du patient toxicomane et savoir au besoin l'orienter vers les structures appropriées. Avec toutes ces précautions, un travail d'équipe et un peu de tolérance, la prise en charge des patients toxicomanes au cabinet devrait être améliorée. La toxicomanie est un fléau qui ne connaît aucune
frontière qu’elle soit géographique, sociale ou
d’âge, bien entendu, n’est pas épargnée.
Etant donné l’ampleur de ce phénomène tout praticien
peut être amené à rencontrer un patient toxicomane
ou présentant des antécédents de toxicomanie.
Pour une prise en charge efficiente, il est important de
connaître les principales complications bucco-dentaires
associées à ce problème ainsi que certaines particularités
thérapeutiques.
L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) préfère à
toxicomanie le terme de pharmacodépendance, qu’elle
définit comme étant un " état psychique et quelquefois
également physique résultant de l’interaction entre un
organisme vivant et une drogue. Cette interaction se
caractérise par des modifications du comportement et
par d’autres réactions qui engagent toujours fortement
l’usager à prendre la drogue de façon continue ou périodique
afin de retrouver les effets psychiques et, quelquefois,
d’éviter le malaise de la privation. Cet état
peut s’accompagner ou non de tolérance ". Et elle précise
qu’ " un même individu peut être dépendant de plusieurs
drogues
La toxicomanie ne se caractérise pas par la substance
absorbée mais par la dépendance qu’elle entraîne et
donc plus généralement par le comportement de l’individu
à son égard. Il devient évident alors aisément qu’il
s’agit d’un problème très vaste car les produits susceptibles
d’engendrer ces modifications de comportement
sont très nombreux. A priori, il s'agit de prime abord
des drogues illicites mais ce problème concerne également
l’emploi de substances plus répandues comme certains
médicaments, le tabac, l’alcool.
Ce travail se limite à évoquer la toxicomanie liée à l’usage
de substances illicites et plus particulièrement à la
cocaïne, l’héroïne, le cannabis et l’ecstasy qui sont
aujourd’hui les principaux produits rencontrés.
La substance la plus
fréquemment rencontrée est le cannabis, vient ensuite
l’héroïne
Cependant il est important de noter que la
dépendance à une seule substance est rare ; le toxicomane
est en fait souvent poly-dépendant et associe
volontiers une substance à une autre afin d’en limiter
les effets négatifs en particulier lors de la phase de
" descente " qui suit la prise ou lors des premiers signes
de manque
Il s’agit plus généralement d’un homme. Toutes
les tranches d’âge peuvent être concernées même si on
peut estimer la moyenne d’âge à 27
Il n’existe pas de personnalité type des individus
toxicomanes. La toxicomanie peut en effet être considérée
comme un comportement symptomatique d’un
dysfonctionnement de la personnalité, quelle qu’elle
soit Cependant divers points
communs apparaissent au cours du développement de la
toxicomanie :
• l’incapacité à différer ; le toxicomane veut tout et
tout de suite. Cela aura une incidence dans notre pratique
en particulier dans la gestion de rendez-vous, le
plan de traitement et l’organisation d’une séance de
soins,
• la manipulation qui n’est pas forcément tentée de
manière consciente mais face à laquelle tout praticien
doit rester vigilant,
• l’impulsivité,
• la désaffection du corps en général et de la sphère
oro - faciale en partiulier. Ceci aura une grande
influence dans la prise en charge odontologique
compte tenu de la difficulté à obtenir les deux facteurs
essentiels de la réussite de thérapeutiques que
sont la motivation et l’hygiène.
De nombreuses substances, toutes psychotropes
et engendrant chacune des manifestations spécifiques
peuvent être responsables de toxicomanies
Nous évoquerons les principales : la cocaïne,
l’héroïne, le cannabis et l’ecstasy.
Elle fait partie des psycho-analeptiques ce qui
signifie qu’elle possède des propriétés excitantes sur
l’activité cérébrale. En Europe elle fut d’abord utilisée à
des fins médicales notamment en anesthésiologie puis
dans le traitement de l’alcoolisme et du morphinisme.
Par la suite son usage fut détourné et à l’heure actuelle
Il n'est pas possible de parler de la cocaïne sans
parler du sulfate de cocaïne plus connu sous le nom de
" crack ". Il est fabriqué à partir de cocaïne non raffinée
à laquelle on ajoute de l’ammoniaque ou du bicarbonate
de sodium. Il est apparu en 1989 et
depuis, son usage n’a cessé de croître, renforcé par son
accessibilité et son coût relativement faible.
Inhalé, son action est donc extrêmement rapide,
plus rapide que celle de la cocaïne IV car il passe directement
dans le circuit artériel au niveau du poumon. Si
l’effet est quasi immédiat, il est également très bref, ce
qui pousse le sujet à recommencer tout de suite sous
peine d’une chute psychologiquement difficile pouvant
s’accompagner de violences et d’irritabilité. Ceci entraîne
une dépendance très forte et quasi instantanée ; il
est dit du crack que si "on commence, on ne peut pas
s’arrêter".
Parmi les manifestations liées à l'absorption de
cocaïne, il faut noter principalement :
d’un point de vue général :
• une action sympathomimétique entraînant notamment
une vasoconstriction puissante et pouvant être
à l’origine par exemple d’infarctus du myocarde,
de dépression respiratoire sévère ou encore
d’hémorragies méningées
• une insuffisance rénale,
• des troubles de l’agrégation plaquettaire avec la
formation de micro agrégats,
• des complications pulmonaires,
• des hallucinations visuelles, auditives et cutanées
d’un point de vue local, odonto-stomatologique
• des abrasions cervicales, qui peuvent être liées à
l’action de la cocaïne en elle-même notamment
quand elle est appliquée directement sur les tissus
minéralisés particulièrement
avec le crack
ou qui peuvent apparaître à la suite de brossages
intempestifs très vigoureux Ces derniers
sont décrits fréquemment lors des situations de
manque ou lors des hallucinations sensorielles à
type de fourmillement,
• des lacérations gingivales également secondaires à
ces brossages intempestifs
• des troubles occlusaux compre na nt de s
Dysfonctionnements Temporo-Mandibulaires (DTM),
• des lésions de la muqueuse nasale allant de la simple
irritation jusqu’à l’ulcération voire même la perforation
• et des troubles de l’innervation à type de paresthésie,
d’hypo-esthésie et de troubles moteurs
Elle fait partie des psycholeptiques, ce qui signifie
qu’elle déprime l’activité cérébrale. Synthétisée en
1874 à partir de la morphine, elle fut utilisée à des fins
médicales en pneumologie, ainsi que contre l’insomnie
et la douleur. Comme pour la cocaïne son usage fut par
la suite détourné et ses dangers apparurent, conduisant
à son interdiction en 1963.
Les complications générales spécifiquement liées
à cette molécule sont globalement moins dangereuses
que celle de la cocaïne, exceptées celles consécutives
aux conditions d’injection ou à une overdose. En effet
il est par exemple décrit une constipation, une anorexie,
une hypotension orthostatique ou encore des
dépressions respiratoires aiguës.
Sa dangerosité ne vient donc pas de ses effets
physiologiques mais principalement des problèmes collatéraux
qu’elle induit : son mode d’administration
essentiellement par voie intra-veineuse, son prix et les
moyens de son obtention et la déchéance à laquelle
tout cela conduit.
Les manifestations bucco-dentaires dues à l’héroïne
sont moins nombreuses et moins spécifiques que
pour la cocaïne Il faut cependant remarquer,
une fréquence encore plus importante chez les
héroïnomanes que chez les autres toxicomanes de problèmes
parodontaux. Ce phénomène semblerait être lié
à l’immuno-dépression qu’engendrerait cette substance.
De plus des thrombocytopénies, probablement d'origine
allergique, due à la quinine souvent mélangée à l'héroïne,
ont également pu être observées chez ces patients
En outre, un bruxisme et des DTM sont fréquemment
retrouvés.
Néanmoins il existe une lésion typique fréquemment
rencontrée chez l’héroïnomane : il s’agit d’une
lésion carieuse en forme de croissant siégeant sur tout
ou partie des faces vestibulaires ou linguales et palatines
des dents, de couleur presque noire, dure et indolore
Débutant en zone juxta-gingivale, elle peut
s’étendre très rapidement tout autour de la dent générant
ainsi un risque important de fracture
COCAINE
abrasions
bruxisme
ulcérations gingivales
• risque de saignement
• lésions nasales
• troubles de l’innervation
HEROINE •
caries serpigineuses du collet
• risque de saignement
• bruxisme
CANABIS
• gingivites, stomatites
MARIJUANA
• hyperplasie gingivale
• troubles sensoriels
• facteur de risque de cancers buccaux
• ECSTASY
• bruxisme
• douleur faciale inexpliquée
. HYPOSCIALIE
. CARIES MULTIPLES
PROBLEMES PARODONTAUX
Enfin un autre problème se pose concernant les
héroïnomanes suivant un traitement de substitution par
la méthadone. En effet, absorbée sous forme d’un sirop
sucré, elle peut être à l’origine de nombreuses lésions
carieuses et en particuliers des caries du collet
Il appartient aux psychodysleptiques c’est à dire
aux substances qui provoquent des troubles mentaux et
plus spécifiquement aux hallucinogènes.
Son usage est ancestral mais son principe actif,
le delta 9 tétra hydrocannabinol ou THC, n’a été découvert
qu’en 1964. Actuellement les produits rencontrés
sont de plus en plus concentrés en THC.
Les complications générales connues sont multiples
: on retrouve entre autres des troubles délirants
(psychose cannabique) ou psychotiques (schizophrénie),
l’apparition de schizophrénie, des troubles cognitifs,
l’apparition d’un état d’indifférence, ou encore des
troubles pulmonaires. Il existe également un risque
majoré d’apparition de cancers des voies aéro-digestives
supérieures (VADS). Compte tenu du peu de recul clinique
en terme de consommation élevée et régulière,
des recherches sont en cours sur d’éventuels troubles
h épatiques, endocriniens
Peuvent apparaître
• des gingivites et des stomatites très inflammatoires
Le risque majeur réside dans le lien étroit qui
existe entre le cannabis et la survenue de cancers des
VADS. En effet cette substance, et en particulier sa
fumée, serait 3 à 5 fois plus irritante et cancérigène que
celle du tabac
Comme son nom l’indique c’est une amphétamine
; elle fait donc partie des substances psycho-analeptiques.
Synthétisée en 1912, elle n’obtint jamais d’autorisation
de mise sur le marché. Elle fit son apparition
en France dans les années 80 et depuis, son usage ne
cesse de se développer.
Les manifestations générales liées à son absorption
sont également nombreuses. A titre d'exemple,
sont cités : une hyperthermie, des crises d’angoisses,
des contractures musculaires, des convulsions ou encore
des hépatites ou des troubles
Du point de vue oro-facial sont notamment:
• gingival hyperplasias
• des douleurs musculaires et
• un bruxisme
• des douleurs faciales idiopathiques,
• un trismus.
Au niveau de l’état général :
• des complications liées à une prise d’alcool associée,
parmi lesquelles sont retrouvés des troubles
hépatiques, des troubles de la coagulation ou encore
un déficit immunitaire,
• des manifestations consécutives à un tabagisme,
comportement fréquemment associé, comme par
exemple des troubles cardio-vasculaires, des atteintes
respiratoires ou l’existence d’un risque majeur
d’apparition de cancers des VADS,
• des troubles liés aux conditions de vie, c'est à dire
des complications dues à la malnutrition comme les
troubles immunitaires ou les troubles de l’image
corporelle, mais aussi des problèmes dus au manque
d’hygiène, à la promiscuité ou à l’insalubrité de certains
lieux de vie,
• des complications psychiatriques même s’il est difficile
de différencier, dans le cadre de la toxicomanie,
la cause de la conséquence,
• des complications infectieuses engendrées par la
prise par voie IV ; celles-ci sont très nombreuses et
de localisation variable
. En effet on a pu observer des complication s
hépatiques, pulmonaires, osseuses, rénales, des
troubles affectant le système nerveux, des infections
par le virus du SIDA ou encore des atteintes
cardiaques.
Au niveau de la sphère oro-faciale il existe aussi
des manifestations communes. En effet chez la grande
majorité des patients toxicomanes, un nombre très
élevé de lésions carieuses ainsi que des problèmes parodontaux
sévères sont remarqués. Ce phénomène semble
principalement du à un manque d’hygiène, au peu d’intérêt
qu’accordent ces patients pour la cavité buccale,
aux troubles alimentaires qu’ils soient quantitatifs ou
qualitatifs et à leur terrain souvent immuno-déprimé.
Pour ces mêmes raisons sont également fréquemment
rencontrées des candidoses.
D’autre part il existe des manifestations locales
liées à la prise de tabac, telles que des chéilites ou des
kératoses.
conséquences sur la fonction salivaire tant au niveau du
flux que du pH ou de la qualité de la salive.
L’hyposcialie consécutive
s'accompagne
du cortège de complications, en terme de
modification de la flore, d'augmentation du risque
carieux ou encore d'apparition de candidoses.
Compte tenu des éléments décrits ci-dessus et
des interférences avec les thérapeutiques odonto-stomatologiques,
la conduite à tenir présentera certaines
spécificités.
• avant tout traitement, un bilan de santé général est
indispensable,
• l’interrogatoire devra également préciser les substances
absorbées, leur quantité et surtout le
moment et le mode de prise et en particulier de la
dernière prise,
• les séances devront si possible être programmées à
distance de la prise des toxiques,
• le plan de traitement proposé devra être simple,
adapté à la demande de la personne, et inclure des
séances courtes ; le praticien pourra à cette occasion
insister sur l’importance de l’hygiène et du
suivi dans la réussite de la prise en charge,
• il essaiera également de prendre en compte les particularités
du comportement de ces patients. Il
devra par exemple savoir prendre en charge leur très
grande anxiété mais aussi rester vigilant face aux
éventuelles tentatives de manipulation et savoir
montrer l’importance du respect des règles,
• il semble également essentiel que le praticien garde
à l’esprit les principaux risques généraux, et les précautions
qu’ils imposent. C’est notamment le cas :
- du risque de prolèmes cardio - vasculaires
imprévisibles chez le cocaïnomane,
- de la majoration du risque infectieux pour les
patients souffrant d’immuno-dépression sévère,
- du risque d’apparition de cancers des VADS,
- du risque d’endocardite infectieuse (EI).
Concernant les problèmes cardiaques
le toxicomane peut être la cible d’endocardites suraiguës
touchant le coeur droit, soit sur coeur sain, soit
sur des tricuspides préalablement lésées par le bombardement
de molécules injectées ou inhalées
Les germes, le plus souvent
le staphylocoque doré, viennent coloniser les amas
fibrino-plaquettaires déposés sur les micro-lésions. Des
em bolies septiques, parties de la tricuspide, sont
responsables d'infiltrats pulmonaires rapidement excavés.
Une valve tricuspide lésée représente un risque de
greffe bactérienne à l'occasion d'un acte bucco-dentaire
sanglant, du simple détartrage à l'extraction et, par
voie de conséquence, imposerait de fait une conduite
préventive radicale de type prévention de la maladie de
Jacoud-Osler. Il n'existe pas à notre connaissance
aujourd'hui de consensus définissant un protocole chez
le toxicomane consommant par voie parentérale. Nous
ne savons pas si une valve tricuspide lésée cicatrise
après arrêt de la consommation de drogue par voie IV
ou nasale, ni à quel délais ce nouvel état serait obtenu.
Pour notre part nous pensons qu’il est préférable
de limiter notre approche thérapeutique à la simple
antibio-prophylaxie pour les actes sanglants (proposition
suggérée entre autre par l’existence d’endocardite
à Streptocoque Mutans), et une surveillance des sites à
potentiel infectieux. Bien entendu, en cas d’antécédents
d’EI, le protocole consensuel s’applique.
Concernant l’anesthésie locale ou loco-régionale
une des phases les plus délicates de la
prise en charge de ces patients, de nombreux problèmes
En effet il a été
remarqué une efficacité diminuée ; cette baisse semble
pouvoir être minorée par une bonne prépara t io n
psychologique et par l’augmentation des doses injectées.
Cependant cette augmentation devra se faire avec
précaution car elle est souvent limitée par la qualité de
la fonction hépatique fréquemment perturbée chez ces
patients.
Généralités •
Bilan de la santé générale indispensable avant tout traitement
• Plan de traitement simple avec des séances courtes
• Programmation des séances à distances de la prise de toxiques
• Intérêt particulier à apporter sur la motivation et l’hygiène
• Vigilance face aux risques liés au tabac
• Prise en charge de leur grande anxiété
Principaux risques généraux •
Risque de problèmes cardio-vasculaires imprévisibles chez le cocaïnomane
• Risque d’endocardite infectieuse chez les toxicomanes IV
• Risque infectieux chez les patients souffrant d’immuno-dépression sévère
• (thrombophlébite, septicémie…)
Anesthésie •
Pas d’anesthésie au cabinet si traitement à base de clonidine
• ou de lévomépromazine
• Eviter les prémédications sédatives, préférer une préparation psychologique
• Vigilance face aux allergies, notamment aux esters chez le cocaïnomane, de
• manière générale éviter les anesthésiques de type esters comme la procaïne
• Choix des molécules par rapport à la qualité de la fonction hépatique,
• éviter les amides en cas de maladies graves du foie sauf l’Articaïne
• Limitation de l’usage des vasoconstricteurs
• Molécule de choix : articaïne, amide, sans vasoconstricteurs avec une bonne
• tolérance hépatique
• Réalisation de l’anesthésie à distance de la prise de substances :
- cocaïne : délai de 6 à 24 heures
- cannabis : délai d’une semaine si emploi de vasoconstricteurs
Soins •
Soins simples et courts
• Préférer l’utilisation de l’amalgame ou de CVI à celle du composite
• Préférer la réalisation de couronnes provisoires à celle de très gros amalgames
• Vigilance face aux risques infectieux post-opératoires
Actes invasifs •
Bilan de l’hémostase préalable
• Prévention du risque infectieux per- et post-opératoire
• Préparation psychologique indispensable
Prescriptions •
Rigueur dans la rédaction de l’ordonnance avec notamment la posologie
• et la durée de traitement en lettres
• Attention à la présence d’éventuelles altérations de la fonction rénale
• ou hépatique
• Antalgiques de niveau I généralement suffisants mais avec majoration
• des doses
• Vigilance face au pouvoir de manipulation
L’essentiel à retenir sur la prise en charge bucco-dentaire du patient toxicomane.
D’autre part il faut savoir que le risque d’apparition
d’effets secondaires est plus important. Si ces
effets se produisent, il apparaîtront de manière plus
précoce
Le choix de la molécule anesthésique est délicat.
Effectivement, de manière générale il est recommandé
d’éviter les molécules de type ester telle la procaïne à
cause des fréquentes allergies, particulièrement chez le
cocaïnomane. Mais d’un autre côté la vigilance s’impose
quant à l’utilisation de molécule de type amide à
cause d’éventuels problèmes hépatiques. Elles sont en
effet toutes contre-indiquées en cas de maladies graves
du fo ie à l’exception de l’articaïne
Cette dernière semble donc être la molécule de choix.
L’usage des vasoconstricteurs devra être
Par ailleurs l’anesthésie devra être réalisée à distance
de la prise de substance. En cas d'emploi de vasoconstricteurs,
il est préférable d'attendre de 6 à 24 heures
pour la cocaïne et une semaine pour le cannabis.
Il est également souhaitable de préférer une
bonne préparation psychologique à une prémédication
sédative L’aspect psychologique sera aussi
très important lors de l’anesthésie chez un ancien toxicomane
par voie intraveineuse En
effet celui-ci a souvent gardé une image très forte de la
seringue qui est en quelque sorte le symbole du passé
et son utilisation peut être perturbatrice.
Enfin il faut savoir qu’il est contre-indiqué de
pratiquer une anesthésie locale au cabinet dentaire sur
des patients sous traitement à base de clonidine
(Catapressan®) ou de lévomépromazine (Nozinan®).
Des précautions doivent également être prises
lors des soins. Ceux-ci devront être simples et de courte
durée si possible. L’utilisation de l’amalgame ou de
Ciment Verre Ionomère (CVI) sera préférée à celle du
composite. De même il serait souhaitable de réaliser des
couronnes provisoires plutôt que de très gros amalgames
Enfin une vigilance particulière
devra être accordée aux risques infectieux post-opératoires.
In addition, it should be known that there is a
La réalisation d’actes invasifs quant à elle nécessite
au préalable une préparation psychologique ainsi
qu’un bilan systématique de l’hémostase (INR, TS, NP).
Notre conduite sera adaptée en fonction de ces résultats.
Une prévention du risque infectieux per- et postopératoires
y sera associée
Une attention particulière doit être apportée aux
prescriptions L’ordonnance devra être rédigée
avec rigueur, la posologie et la durée de traitement
seront inscrites en toutes lettres. Le praticien devra
garder à l’esprit le pouvoir de manipulation dont peuvent
faire preuve ces patients. Par principe il évitera
donc de prescrire tout produit demandé ou suggéré.
Bien entendu il devra tenir compte de la présence éventuelle
d’altération de la fonction hépatique ou rénale.
Dans le cadre de la gestion de la douleur, avant toute
prescription, le praticien insistera sur l’importance du
soin pour la diminuer. Si un antalgique est nécessaire
les molécules de niveau I sont généralement suffisantes
mais leur posologie doit être augmentée
Ceci est également vrai pour les toxicomanes sevrés
depuis moins de sept mois. Il est admis que le système
endorphinique sera à nouveau compétent au delà de ce
délais. Pour les cas où des molécules de niveau II
seraient nécessaires, le dextropropoxyphène sera préfèréré
à la codéine, fréquemment détourné de son usage.
Il faudra éviter de toujours le prescrire seul, pour limiter
les détournements. Le Di-antalvic®, associé au paracétamol,
ou le Propofan®, associé au paracétamol et à
la caféine seront, par exemple, choisis. Pour les patients
sous traitement de substitution à base de méthadone
ou de Subutex®, l’usage de la codéine et du dextropropoxyphène
est à proscrire compte tenu des risques, soit
d’inefficacité, soit de déclenchement d’un syndrome de
manque (Subutex®). Les molécules de niveau II seront
également à éviter pour les patients suivant un programme
d’auto support du type Narcotiques Anonymes.
Il est important de préciser que la prise en charge bucco-dentaire devra, dès que possible, s’inscrire au
sein d’une prise en charge globale dans l’intérêt du patient comme dans celui du praticien. Celle-ci peut se faire
chez des médecins généralistes mais aussi en structure spécialisée comme les Centres Spécialisés de Soins aux
Toxicomanes (CSST), en structure hospitalière. Ces structures sont également ouvertes aux praticiens. En effet les
soins auprès de personnes dépendantes amènent souvent beaucoup d’interrogations et les patients peuvent y
trouver une écoute et de nombreuses informations. De même ils ont à leur disposition
Dr Karol Chami
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